La grande muraille de Chine
vendredi 12 decembre
samedi 13 décembre 2008, par Mély
une journee longue et eprouvante mais riche en rencontres !
Encore un réveil à 5h30, décidément c’est réglé comme une horloge chez moi mais c’est ça aussi de se coucher à 20h. Seulement voilà après des journées entières à courir après des bus, arpenter des parcs, visiter des temples pendant des heures dans le froid pékinois, qui ne succomberait pas à l’appel de Morphée une fois rentré dans la chambre avec pour quasi seul meuble : un lit ?!
C’est donc fraiche et pimpante en fait non la tête dans le c** que je me prépare ce matin avec pour objectif : la grande muraille de Chine ! Après la fièvre et le rhume, place au mal de gorge et à la toux heureusement que j’ai ce qu’il faut, terrain asthmatique oblige. Julien n’est guère plus frais que moi mais nous partons motivés prendre le bus 2 pour rejoindre la gare des dépôts de Qian men d’où un bus nous emmènera à Bâdaling, un des tronçons ouverts au public et le plus visité. Nous aurions pu prendre deux bus publics mais l’idée de devoir potentiellement faire 2h de bus debout nous a refreiné, sans pour autant passer par un circuit organisé en hôtel bcp trop cher, nous avons opté pour la solution intermédiaire : la compagnie privée de bus (100 rmb avec l’entrée à la muraille).
Arrivés à la gare à 09h15, nous ne partirons finalement qu’à 11h, c’est un peu longuet mais l’attente fait partie intégrante du voyage et, autant nous pouvons être impatient chez nous au quotidien, autant en mode voyageur nous pouvons patienter des heures. Julien mange un bol de nouille et découvre le thé au lait et taro, un fruit local qui a un petit goût bien agréable, pendant que je me contente de 3 gâteaux secs. C’est en plus l’occasion de faire la connaissance de Nathalie et Alexandre, couple de français d’origine vietnamienne qui prend le même bus. Nathalie est venue passer deux mois sur Shanghai pour perfectionner son apprentissage du chinois et Alexandre l’a rejointe pour un petit périple en Chine. Le courant passe bien entre nous et le temps n’en passe que plus vite.
1h après notre départ, je déchante quand je vois que nous nous arrêtons près de ce qui semble être un magasin attrape-gogo, et nous avons évidemment droit à la visite du pseudo musée de jade suivi (oh surprise) des magasins de jade, la plupart en toc bien sur et d’un repas (gratuit) expédié en 15 minutes, pas fameux d’après les têtes autour de nous. Je suis un peu furax contre le Lonely Planet dans lequel il est noté qu’il s’agit d’un dépôt de bus à destination de la muraille et absolument pas un tour operator. ET le clou, nous aurons à peine 2h pour arpenter la muraille ! Enfin ça nous aura permis de passer un peu de temps avec des locaux légèrement intrigués par notre présence et de rencontrer Nathalie et Alexandre.
Arrivés à la muraille, 3 solutions se profilent : Le tout à pied, irréalisable en 2h évidemment La solution intermédiaire : monter en trolley sur un premier tronçon (6O rmb AR, plus cher que l’entrée grrr) et faire le reste à pied Monter carrément en téléphérique (80 rmb AR) et n’avoir qu’à faire quelques pas sur la muraille, et encore faut il prendre une voiture pour aller au téléphérique sinon on perd du temps… On aurait évidemment préféré la 1re solution mais avec le peu de temps qui nous est attribué, nous choisissons la 2de (on ne va pas pousser non plus à la flemme et prendre la dernière oh).
Si la grande muraille n’a jamais réussi à contenir les envahisseurs, elle n’en reste pas un moins une prouesse architecturale. Sa construction démarra il y a plus de 2200 ans sous la dynastie Qin et dura seulement 10 ans grâce au travail de forcenés de centaines de milliers d’ouvriers souvent prisonniers. Pendant la dynastie Ming, des travaux de consolidation furent entrepris qui durèrent plus d’un siècle qui n’empêchèrent pas les mandchous d’envahir l’empire du milieu pour autant. Puis la grande muraille fut laissée à l’abandon et ne serait aujourd’hui plus que quelques pans effondrés si le tourisme n’était pas arrivé pour la sauver, et amener à sa réfection et préservation.
Le trolley qui nous monte est une espèce de wagon digne d’un grand huit, et en à peine 2 minutes nous atteignons notre 1er tronçon. La vue est époustouflante : la muraille s’étend sur des km, on discerne bien certains postes « frontière », les tronçons sont encore neigeux et la lumière du soleil apporte la touche finale à un moment de pur bonheur. Par chance, en semaine et en plein hiver, il y a « peu » de mondes sur la muraille, nous permettant de prendre le temps de flâner entre deux montées, de faire des photos, de méditer sur fond de musique douche chinoise. La montée est escarpée, certaines marches faisant 10 cm et d’autres 50, la rampe pour se tenir étant parfois haute d’autres fois au ras du sol, c’est un peu un jeu d’équilibrisme d’autant qu’il a neigé et qu’il reste du verglas. Mao disait « Qui n’a jamais gravi la grande muraille, n’est pas un homme véritable », hourra c’est chose faite.
Nous sommes les deux rares occidentaux et nous allons connaître ce que nous avions lu sur les sites de voyageurs : le défilé des personnes souhaitant poser à nos côtés. J’imagine au retour, les commentaires : alors moi j’ai vu la muraille et deux blancs, dont un géant lol. On s’y prête avec sympathie. Depuis notre arrivée à Pékin, les gens sont extrêmement serviables, gentils et nous tenons à rendre la politesse. Mais mon Dieu, entre mes cernes énormes, mes 4 épaisseurs de vêtements en haut, quelle image vais-je donner de la France sos lol. Les 2h s’écoulent vite, nous retrouvons notre petit groupe et sommes les derniers : 5 minutes de retard, nous attendions Nathalie et Alexandre redescendus finalement par téléphérique de peur d’être trop en retard. Il semblerait qu’on arrive à un moment animé puisque le chauffeur est en train de s’engueuler avec plusieurs passagers, qui a dit qu’en Asie, il ne fallait jamais hausser le ton ?
Sur le chemin du retour nous passons juste devant notre quartier mais n’osons pas demander à être déposés ici, nous rendons au dépôt de bus d’où nous étions partis. Nous prenons pour la 1re fois le métro, la majorité des lignes ayant été créées pour les jeux, tout y est flambant neuf et résolument moderne (2 rmb le ticket). C’est ici que nous disons au revoir à notre couple de Français, qui partent dîner dans un marché de nuit. Nous les aurions volontiers accompagnés mais ma fatigue et mon estomac vide (3 biscuits en une journée) ne me tiennent plus en forme. Nous nous donnons cependant rdv sur Shanghai pour la fin d’année. Arrivés à notre station de métro, située à 30 minutes de marche de l’auberge, nous décidons de prendre le bus et sautons dedans sans regarder sa destination et bingo, pour la 1re fois depuis notre arrivée nous trompons de sens. Nous descendons deux stations plus loin près d’une grande artère commerciale dont nous ne pouvons même pas profiter, en effet les routes étant immenses (8 à 10 voies), elles sont séparées en deux et il faut parfois marcher des km pour passer de l’autre côté, nous abandonnons et reprenons le bus en sens inverse, équipés de guimauve et coca achetés à la va vite pour contenir notre faim. Dans le bus, nous faisons la connaissance de Su, Chinois de Xi’an ayant vécu en France pour ses études et qui parle très bien notre langue. Il semble ravi de pouvoir parler français et nous raccompagne jusqu’à notre auberge.
Julien avec Nathalie et Alexandre.
La journée aura été bien longue, partis depuis 11h pour seulement 2h de grande muraille mais elle aura été l’occasion de rencontres sympathiques qui font parties intégrantes des joies de ce voyage. Julien part chercher à manger à emporter pendant que je tape ces lignes sur notre ordi, n’ayant pas le courage de descendre au point internet, je copierai-collerai tout ça demain. C’est que mine de rien, ça prend un temps fou de taper ces récits, d’autant que j’écris également un carnet. Julien arrive les bras chargé de victuailles (84 rmb) et nous nous en donnons à cœur joie, surtout lui qui mangera deux menus ; il faut dire que depuis notre départ voilà 6 jours, nous ne mangeons en moyenne qu’un repas par jour autant dire que nous sommes un peu affamé et flagada.
Demain sera notre dernière journée sur Pékin, nous avons repoussé notre départ et réservé une nuit supplémentaire, dans une chambre triple à partager cette fois-ci, les doubles n’étant plus disponibles.
5 Messages de forum
-
La grande muraille de Chine
17 décembre 2008 15:14, par natashoukWouah ça fait rêver !!!
Heureusement que vous êtes ensemble pour pouvoir vous réchauffer mutuellement
et bon appétit bien sûr 
BIZ
